Kili a écrit :S'énerver est un trop grand mot dans la situation actuelle, la dispute n'était pas née de mon énervement. Et c'est bien la première fois qu'on me fera une remarque sur ma prétendue intolérance, en général mes proches me disent plutot le contraire.
Bonjour,
Je lis ce fil depuis le début et j'ai l'impression que justement Kili ne s'énerve pas et que, sans s'énerver, elle voudrait quand même faire passer un message dont elle a pu constater qu'il provoque une réaction un peu désagréable chez son compagnon. Elle voudrait ne pas le froisser car elle sait combien ce genre de remarques sur des comportements très personnels (et là, marqué culturellement, donc encore plus intimes) peuvent être gênantes.
Ça me fait penser aux proches à qui on dit qu'ils ronflent et qui ne veulent pas le croire et deviennent très fâchés. Ça n'a rien à voir dans ce cas avec une différence culturelle, mais c'est quand même quelque chose de très personnel, très intime au sujet duquel tout commentaire est forcément interprété comme une critique négative (le bruit du ronflement n'a jamais été le sujet de louanges

).
Pour revenir à ta question, Kili, moi aussi j'ai beaucoup de mal à supporter le bruit fait en mangeant; heureusement mon mari n'en fait absolument pas....ou plutôt n'en faisait pas jusqu'à ce qu'on arrive au Japon; le fil des années aidant, il a repris des habitudes dont il s'était déshabituer pour mieux s'intégrer à l'étranger; et maintenant il aspire son thé et cela de plus en plus en vieillissant. De mon côté, il y a certainement des tics français qui s'accentuent ne serait-ce que pour ne pas perdre ce que je considère comme une partie de mon identité culturelle. Ce que je veux dire, c'est que malheureusement, comme le dit Uchimizu, il n'y a pas de moyen parfait pour faire comprendre à l'autre que quelque chose dans ce genre de registre le gêne chez son partenaire. ET, aussi qu'en vieillissant (longévité du couple et aussi âge des partenaires) certains travers s'accentuent et même sans s'accentuer deviennent plus visibles à l'autre. Paradoxalement, ce sont des sujets apparemment futiles, mais un peu glissants dont il est vraiment difficile de discuter, je trouve, contrairement à par exemple l'éducation des enfants ou l'agencement d'une pièce pour la vie commune, le rythme des repas ou un gros achat ....
Tu as vu qu'il n'aimait pas les remarques à ce sujet. Je crois que le plus mauvais moment est probablement de dire à la personne, en temps réel, qu'il (elle) fait quelque chose d'agaçant. Personnellement, j'essaierais de discuter de la chose hors contexte, par exemple en lui demandant s'il y a chez moi des choses qui lui paraissent particulièrement marquées culturellement (éviter la notion de critique négative....) et de fil en aiguille trouver l'occasion d'introduire le sujet épineux. Tu peux aussi trouver une occasion en regardant un film ou en observant d'autres gens in situ faisant ce que tu n'aimes pas trop qu'il fasse.
En tout cas, je peux t'assurer qu'il est tout à fait possible pour un (e) Japonais (e) de manger sans se transformer en aspirateur et à un(e) Français(e) (MOI!!!!!

) de se transformer en un digne produit Dyson.