Bonjour!
On parle justement des compétences, pas de l'argent injecté dans le matériel (dont soit-dit en passant l'investissement est forcément répercuté sur le prix des prestations).
On parle de ce qui vous arrange, apparemment. Nous avons débuté sur
la confidentialité, pas sur la compétence. Et puis l'argent injecté dans le
matériel, c'est vous qui en parlez, pas moi.
En France, en cas d'urgence, tous les examens sont possibles
immédiatement. On s'adapte au cas du patient.
Quand il s'agit d'un accident, c'est vrai, on peut avoir une tomographie en
priorité. Quand il s'agit d'un cancer du pancréas (j'en connais), il faut agir
vite dès les premiers symptômes parce qu'ils apparaissent tard dans le
cas du pancréas. 3 mois, c'est trop tard (j'aurais dû dire j'en connaissais).
Une maladie n'est pas traitée en urgence. Ici, elle l'est.
On ne sort pas l'artillerie lourde au premier éternuement venu,
Bon, soyons précis: quel examen avez-vous fait lors de votre dernière
grippe qui vous a tant marqué? MRI? PET?
C'est bien simple, quand j'ai une grippe, je ne vais plus chez le toubs. Le plus tôt qu'il a fallu pour me guérir d'une malheureuse grippe, 38,5 de fièvre, était dix jours. Autant dire que sans médicaments, c'était pareil.
Vous avez raison, le médecin ne sert quasiment à rien en matière de
grippe, on ne peut qu'attendre que ça se passe. Il y a deux écoles:
- Donner des antibiotiques pour la grippe (maladie virale sur laquelle les
antibiotiques n'ont STRICTEMENT AUCUN EFFET). Cette méthode permet
de prévenir les infections opportunistes (qui profitent de ce que vous êtes
faible pour vous faire glavioter vert, par exemple). Avantage, vous
pouvez déambuler comme si de rien n'était. Mais donner des antibiotiques
à tout va a pour inconvénient de réduire les défenses immunitaires
naturelles et en plus de créer des souches résistantes.
- Ne pas donner d'antibiotiques et laisser le patient guérir avec ses
défenses naturelles, en lui donnant des vitamines, etc... Mais là, il faut du
repos, on ne peut pas faire comme avec la première méthode.
Petit truc pratique: je me fais vacciner chaque année. De cette façon, je ne
perds pas ces quelques jours fiévreux tous les 2 ou 3 ans comme avant.
Ça me coûte 2500 yens.
Et j'ai beau leur dire qu'en France on a des doses de cheval
Rien à voir avec les doses, c'est le principe même qui est différent (voir
plus haut, antibio ou pas antibio).
Et quand est-ce qu'ils comprendront que les français ont une température
du corps différente de celle des japonais. Pas un docteur que j'ai rencontré
ne m'a crû, ou s'en est rappelé alors que je leur avais déjà dit. "37 degrés
? Je vais vous donner des médicaments pour faire tomber la fièvre". C'est
très adapté comme comportement n'est-ce pas.
Ah, les français au sang chaud, ah, l'exception culturelle!
Les médecins n'y ont pas cru tout simplement parce que c'est faux. C'est
une rumeur que j'ai entendu bien des fois, il est vrai.
Les japonais prennent la température sous le bras, et nous en principe où
vous savez. La différence vient de là. Si vous avez 37 sous le bras, c'est
en réalité un petit 38, trop. C'est pas énorme (bintesu), mais c'est
légèrement trop élevé, et c'est la marque d'un début (ou d'une fin) de
quelque chose, et le médecin attentif y prend garde.
Il y a des différences très mineures d'un individu à l'autre en mesurant
dans les mêmes conditions (typiquement 0,1 degré).
Par contre, il y a au moins 0,5 degré entre le fond de l'oreille et
l'aisselle. Mais si vous arrivez à établir quelque chose, chiffres en mains,
faites nous un scoop.
On est en plein Big Brother. On leur demande leur autorisation aux patients ? La base de données est-elle accessible par la police ?
- Les bases de données sont anonymes (que vous en doutiez ou non)
puisque le but thérapeutique est uniquement de mettre en relation
certains gènes et certaines réactions.
- Il n'est pas question de prendre votre ADN à votre prochaine grippe,
mais à votre prochain cancer ou vérolerie du genre. Si ça vous arrive,
ce que je ne vous souhaite évidemment pas, vous pourrez refuser de
participer à cette base de données (dans la série si j'en crève, y'a pas de
raison que les suivants n'en crèvent pas), ce qui vous exclura de facto
du traitement. Mais je ne suis pas certain que vous refuserez.
Ce qui m'a surpris c'est surtout le fait de vouloir se baser sur l'ADN à
tout pris.
À tout prix! Il n'est pas question d'utiliser l'ADN à tout prix mais de l'utiliser
à bon escient ce qui est évidemment le cas dans le système dont je parle.
En ce qui concerne la corpulence, j'en ai déjà fait la remarque à des
médecins quand je bossais dans ce domaine. Je trouve idiot que sur une
posologie on ne fasse la distinction qu'entre enfants (moins de 15 ans)
et adultes.
Mais traiter les patients en fonction de leur corpulence demanderait une
refonte complète du système. Une pharmacie ordinaire en France a 8 à
10 000 références de médicaments. Si vous vous mettez à les ajuster à
toutes les pointures, il faut multiplier par 15 ou 20 pour avoir tous les
poids à 20% près, donc avoir 20 boîtes par référence. C'est ingérable
même si vous vous limitez aux 1000 références les plus fréquentes et il
n'est possible de prendre ces données en compte que pour les traitements
lourds qui mettent en jeu des médicaments à effets secondaires forts, ce
qui est évidemment fait, personne ne vous a attendu. On prend aussi
l'âge en compte (un cancer se développe plus vite chez un jeune). Et il y
a d'autres paramètres.
Mis à part ça, je suis plutôt satisfait du système médical japonais mais je
n'ai jamais eu de gros problèmes.
Comme quoi c'est pas l'enfer.
Pascal