Lycée français
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- japonophile
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Encore une fois, nous ne sommes pas en France, donc si l'on veut les mêmes services qu'en France, au même coût, il faut aller en France. Sinon, il faut pousser la logique jusqu'au bout: les expatriés conservent la sécurité sociale en France. Pas les français locaux (à moins de cotiser soi-même, ce qui est compliqué et coûte très cher). Faut-il leur donner accès aussi à la sécu française?
L'état fait déjà beaucoup (trop). Si vous étiez américain ou anglais, le lycée international vous reviendrais à beaucoup plus cher (environ 3 fois) que le lycée français. Personne ne vous oblige à élever des enfants au Japon. Vous pouvez rentrer en France et mettre vos enfants à l'école (gratuite). Il est diffile d'avoir le beurre et l'argent du beurre.
L'état fait déjà beaucoup (trop). Si vous étiez américain ou anglais, le lycée international vous reviendrais à beaucoup plus cher (environ 3 fois) que le lycée français. Personne ne vous oblige à élever des enfants au Japon. Vous pouvez rentrer en France et mettre vos enfants à l'école (gratuite). Il est diffile d'avoir le beurre et l'argent du beurre.
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- japonophile
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- expert Japon
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L'éducation en français pour les Français n'est pas supposée être un service.
Pour ce qui est de la sécurité sociale, il n'y a pas le problème de la langue (et en plus on dévie dangereusement du sujet).
Ensuite, avec les "si", on pourrait mettre Paris en bouteille. La comparaison avec d'autres pays me semble peu adaptée à la discussion, car à ce moment-là on ne peut se plaindre de rien, et on ne peut rien revendiquer, car on pourrait toujours comparer notre vie à celle dans des pays où s'est passée une quelconque catastrophe humanitaire. Et puis, comment les américains ou les anglais peuvent-ils être considérés comme une référence ?
Pour ce qui est de la sécurité sociale, il n'y a pas le problème de la langue (et en plus on dévie dangereusement du sujet).
Ensuite, avec les "si", on pourrait mettre Paris en bouteille. La comparaison avec d'autres pays me semble peu adaptée à la discussion, car à ce moment-là on ne peut se plaindre de rien, et on ne peut rien revendiquer, car on pourrait toujours comparer notre vie à celle dans des pays où s'est passée une quelconque catastrophe humanitaire. Et puis, comment les américains ou les anglais peuvent-ils être considérés comme une référence ?
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- vétéran
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Je me permets de faire cette remarque qui n'est pas directement en relation avec le titre du fil.LupinIII a écrit :Mais encore une fois, le lycée publique japonais est gratuit.
Attention, au Japon, la 'gratuité' (il faut quand même payer la cantine soit environ 4000 yens par mois plus les frais de PTA) concerne la scolarité à l'école élémentaire et au collège. Après ce n'est pas gratuit du tout même dans le public.
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- vétéran
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Bonjour!
Pour en revenir au sujet, et en ce qui concerne le lycée français...
Je donnais des cours de maths quand j'habitais près de Tokyo. Bon,
les élèves nuls en maths (donc ceux aui prennent des cours particuliers)
me semblent aussi nuls qu Japon qu'en France. Pas de miracle.
Cependant, je me souviens très bien que dans une forte proportion, mes
élèves avaient d'énormes problèmes de compréhension du français. Et
c'étaient des franco-japonais, donc avec toujours un parent français,
presque toujurs le père. Le père forcément moins souvent là, et la mère
qui ne fait pas forcément toujours l'effort de parler en français. Et même
si elle fait cet effort, c'est forcément un français limité, incorrect.
Dans le cas contraire (mère souvent absente), je me sentirais bien
incapable de parler à mon fils toujours en japonais, de lui lire des
histoires, de lui apprendre les kanjis, etc...
Donc ces problèmes de compréhension faisaient qu'il leur était difficile
de comprendre un énoncé de maths de façon suffisamment précise pour
le résoudre.
Je ne conteste pas l'utilité du lycée français en tant que solution
temporaire pour des expatriés qui vont retourner en France. Par contre il
me semble que cette solution est beaucoup moins adéquate pour ceux qui
restent et passeront toute leur enfance au Japon.
Chacun voit la chose avec sa sensibilité, il est vrai.
Parmi les désavantages, à mon sens:
- La communauté française à Tokyo est très petite. Enfin franco-japonaise,
disons. Il est difficile de se faire des amis dans des classes qui sont
segmentées. Les français 100% et les franco-japonais se mélangent mal.
Tout simplement parce que la communication se fait mal. Je l'avais
remarqué quand j'y allais beaucoup, et quelqu'un qui a ses 3 enfants
au lycée me l'a encore confirmé récemment.
L'humour n'est pas le même, il y a des gags, des jeux de mots qui
passent bien entre français et pas du tout chez les franco-japonais.
Tout ceci fait que votre enfant aura au maximum une quinzaine d'amis
possibles dans sa classe. Difficile de s'épanouir.
Une anecdote qui n'a rien à voir à première vue. Mon gamin a planté il
y a quelques années des pépins d'orange. Dans le pot, 2 orangers ont
commencé à pousser. On en a gardé un et on a mis l'autre en pleine
terre. Celui qui est en pleine terre fait maintenant 2 à 3 mètres et celui
qui est dans le pot environ 50 centimètres.
Ben je crois que le lycée français, à sa façon, est un pot, un univers très
limité dans lequel il est difficile de s'épanouir vraiment. Cela n'a rien à
voir avec la qualité des enseignants ou du lycée lui-même.
Ajoutons (tain, c'est tout en vrac ce soir) qu'il est complètement illusoire
de vouloir faire de vos enfants de vrais bilingues. À 14 ou 15 ans, on
est en principe capable de lire Les Misérables, par exemple. Alors un
vrai bilingue serait pour moi quelqu'un qui lirait les Misérables en Français
et Yoshikawa Eiji en Japonais. Je n'ai jamais vu le cas, et j'attends
toujours qu'on m'en présente un.
De ce fait, je crois qu'il est préférable de connaître une langue à fond,
parce que c'est le principe même de la pensée, les fondations du
raisonnement. C'est quelque chose qu'il convient de ne pas bâtir sur du
marécageux. Il est préférable de connaître une langue à 100% que
deux à 70. Ce qui est manqué maintenant ne se rattrapera jamais.
Was Hänschen nicht gelernt hat, lernt der Hans nimmermehr.
d'autre part, c'est ridiculement bas, et he ne pense pas qu'il soit juste
de dire que c'est cher. 20 jours par mois, ça fait 200 yens par repas...
C'est plus cher ici, je crois. Mais nous ne pourrions pas faire aussi
bon marché s'il mangeait à la maison.
Mon gamin doit aussi payer pour le club de foot, mais ce serait pareil
ailleurs aussi. En France, je me souviens qu'il y avait une licence pour
cela. Bref, c'est gratuit et bien gratui pour l'instant en ce qui me concerne.
Pascal
Pour en revenir au sujet, et en ce qui concerne le lycée français...
Je donnais des cours de maths quand j'habitais près de Tokyo. Bon,
les élèves nuls en maths (donc ceux aui prennent des cours particuliers)
me semblent aussi nuls qu Japon qu'en France. Pas de miracle.
Cependant, je me souviens très bien que dans une forte proportion, mes
élèves avaient d'énormes problèmes de compréhension du français. Et
c'étaient des franco-japonais, donc avec toujours un parent français,
presque toujurs le père. Le père forcément moins souvent là, et la mère
qui ne fait pas forcément toujours l'effort de parler en français. Et même
si elle fait cet effort, c'est forcément un français limité, incorrect.
Dans le cas contraire (mère souvent absente), je me sentirais bien
incapable de parler à mon fils toujours en japonais, de lui lire des
histoires, de lui apprendre les kanjis, etc...
Donc ces problèmes de compréhension faisaient qu'il leur était difficile
de comprendre un énoncé de maths de façon suffisamment précise pour
le résoudre.
Je ne conteste pas l'utilité du lycée français en tant que solution
temporaire pour des expatriés qui vont retourner en France. Par contre il
me semble que cette solution est beaucoup moins adéquate pour ceux qui
restent et passeront toute leur enfance au Japon.
Chacun voit la chose avec sa sensibilité, il est vrai.
Parmi les désavantages, à mon sens:
- La communauté française à Tokyo est très petite. Enfin franco-japonaise,
disons. Il est difficile de se faire des amis dans des classes qui sont
segmentées. Les français 100% et les franco-japonais se mélangent mal.
Tout simplement parce que la communication se fait mal. Je l'avais
remarqué quand j'y allais beaucoup, et quelqu'un qui a ses 3 enfants
au lycée me l'a encore confirmé récemment.
L'humour n'est pas le même, il y a des gags, des jeux de mots qui
passent bien entre français et pas du tout chez les franco-japonais.
Tout ceci fait que votre enfant aura au maximum une quinzaine d'amis
possibles dans sa classe. Difficile de s'épanouir.
Une anecdote qui n'a rien à voir à première vue. Mon gamin a planté il
y a quelques années des pépins d'orange. Dans le pot, 2 orangers ont
commencé à pousser. On en a gardé un et on a mis l'autre en pleine
terre. Celui qui est en pleine terre fait maintenant 2 à 3 mètres et celui
qui est dans le pot environ 50 centimètres.
Ben je crois que le lycée français, à sa façon, est un pot, un univers très
limité dans lequel il est difficile de s'épanouir vraiment. Cela n'a rien à
voir avec la qualité des enseignants ou du lycée lui-même.
Ajoutons (tain, c'est tout en vrac ce soir) qu'il est complètement illusoire
de vouloir faire de vos enfants de vrais bilingues. À 14 ou 15 ans, on
est en principe capable de lire Les Misérables, par exemple. Alors un
vrai bilingue serait pour moi quelqu'un qui lirait les Misérables en Français
et Yoshikawa Eiji en Japonais. Je n'ai jamais vu le cas, et j'attends
toujours qu'on m'en présente un.
De ce fait, je crois qu'il est préférable de connaître une langue à fond,
parce que c'est le principe même de la pensée, les fondations du
raisonnement. C'est quelque chose qu'il convient de ne pas bâtir sur du
marécageux. Il est préférable de connaître une langue à 100% que
deux à 70. Ce qui est manqué maintenant ne se rattrapera jamais.
Was Hänschen nicht gelernt hat, lernt der Hans nimmermehr.
Voui, mais que le gamin soit n'importe où, il faut le nourrir. 4000 yensAttention, au Japon, la 'gratuité' (il faut quand même payer la cantine
soit environ 4000 yens par mois plus les frais de PTA) concerne la
scolarité à l'école élémentaire et au collège. Après ce n'est pas gratuit
du tout même dans le public.
d'autre part, c'est ridiculement bas, et he ne pense pas qu'il soit juste
de dire que c'est cher. 20 jours par mois, ça fait 200 yens par repas...
C'est plus cher ici, je crois. Mais nous ne pourrions pas faire aussi
bon marché s'il mangeait à la maison.
Mon gamin doit aussi payer pour le club de foot, mais ce serait pareil
ailleurs aussi. En France, je me souviens qu'il y avait une licence pour
cela. Bref, c'est gratuit et bien gratui pour l'instant en ce qui me concerne.
Pascal
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- japonophile
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C'est vrai mais je connais une gamine qui a passé 2 ans en France avec ses parents japonais expatriés pour raisons professionnelles. Elle parle courament le français comme une française de son âge car elle allait dans une école primaire française. Mais elle le perd vitesse grand V depuis qu'elle est rentrée. Comme elle continuait de travailler le japonais en parallèle elle ne semble pas trop dépourvue au Japon.Pascal a écrit :Bonjour!
Ajoutons (tain, c'est tout en vrac ce soir) qu'il est complètement illusoire
de vouloir faire de vos enfants de vrais bilingues. À 14 ou 15 ans, on
est en principe capable de lire Les Misérables, par exemple. Alors un
vrai bilingue serait pour moi quelqu'un qui lirait les Misérables en Français
et Yoshikawa Eiji en Japonais. Je n'ai jamais vu le cas, et j'attends
toujours qu'on m'en présente un.
De ce fait, je crois qu'il est préférable de connaître une langue à fond,
parce que c'est le principe même de la pensée, les fondations du
raisonnement. C'est quelque chose qu'il convient de ne pas bâtir sur du
marécageux. Il est préférable de connaître une langue à 100% que
deux à 70. Ce qui est manqué maintenant ne se rattrapera jamais.
Pascal
Mais c'est surtout le fait de ne plus voir ses amis de France qui semble la pousser à vouloir continuer de pratiquer le français, même si c'est un minimum...Il faut dire aussi qu'elle est super douée.
Bon après les maths, je ne préfère même pas en parler (même si un ami m'assure que c'est un langage)

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- vétéran
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- Localisation : Kyoto
Bonjour!
j'en ai déjà vu des dizaines de gosses comme ça moi aussi, qui "parlent
couramment les deux langues", déconnent avec les copains en étant
très à l'aise dans les deux langues. Mais ceci n'a rien à voir avec la
maïtraise de la langue dont je parle. D'ailleurs si la gamine perd son
français à vitesse grand V, c'est bien la preuve que ce n'était qu'un
vernis de langage, que ce n'étaient que quelques centaines de phrases
toutes faites qui donnent quand on les entend une impression de fluidité.
Ce dont je parlais, c'est une maîtrise à 100% de ce qui doit (devrait)
être maîtrisé à un âge donné. Lire du Victor Hugo n'est pas ce qu'il y
a de plus facile à 15 ans parce que les phrases sont construites et
qu'il faut maîtriser cette construction, il faut que les mécanismes de
la phrase ne posent plus aucun problème, il faut être à l'aise avec les
sujets, les verbes, (toutes) les conjugaisons, etc... bref, des concepts
que l'on doit connaître à 15 ans. Quand on voit "que vous vinssiez"
"que vous prissiez", ne pas chercher le verbe vinsser ou prisser, quoi.
Des bilingues qui liraient et comprendraient Victor Hugo ou Alexandre
Dumas Et Yoshikawa Eiji (choisi pour la simplicité du style tout autant
que pour ses connaissances historiques), je n'en ai jamais rencontré.
NB: J'ai choisi l'âge de 15 ans parce que c'est la fin de l'enseignement
de la grammaire ou du moins ça l'était pour moi. Donc on doit tout
savoir sur le mécanisme de la langue française à cet âge là. Et pour
les petits japonais, on doit connaître les 1500 premiers kanjis usuels. En
pratique plus que cela pour quelqu'un qui lit.
Pascal
J'ai toujours du mal à me faire comprendre sur ce sujet. Bien sûr queC'est vrai mais je connais une gamine qui a passé 2 ans en France avec
ses parents japonais expatriés pour raisons professionnelles. Elle parle
courament le français comme une française de son âge car elle allait dans
une école primaire française. Mais elle le perd vitesse grand V depuis
qu'elle est rentrée. Comme elle continuait de travailler le japonais en
parallèle elle ne semble pas trop dépourvue au Japon.
Mais c'est surtout le fait de ne plus voir ses amis de France qui semble la
pousser à vouloir continuer de pratiquer le français, même si c'est un
minimum...Il faut dire aussi qu'elle est super douée.
Bon après les maths, je ne préfère même pas en parler (même si un ami m'assure que c'est un langage)
j'en ai déjà vu des dizaines de gosses comme ça moi aussi, qui "parlent
couramment les deux langues", déconnent avec les copains en étant
très à l'aise dans les deux langues. Mais ceci n'a rien à voir avec la
maïtraise de la langue dont je parle. D'ailleurs si la gamine perd son
français à vitesse grand V, c'est bien la preuve que ce n'était qu'un
vernis de langage, que ce n'étaient que quelques centaines de phrases
toutes faites qui donnent quand on les entend une impression de fluidité.
Ce dont je parlais, c'est une maîtrise à 100% de ce qui doit (devrait)
être maîtrisé à un âge donné. Lire du Victor Hugo n'est pas ce qu'il y
a de plus facile à 15 ans parce que les phrases sont construites et
qu'il faut maîtriser cette construction, il faut que les mécanismes de
la phrase ne posent plus aucun problème, il faut être à l'aise avec les
sujets, les verbes, (toutes) les conjugaisons, etc... bref, des concepts
que l'on doit connaître à 15 ans. Quand on voit "que vous vinssiez"
"que vous prissiez", ne pas chercher le verbe vinsser ou prisser, quoi.
Des bilingues qui liraient et comprendraient Victor Hugo ou Alexandre
Dumas Et Yoshikawa Eiji (choisi pour la simplicité du style tout autant
que pour ses connaissances historiques), je n'en ai jamais rencontré.
NB: J'ai choisi l'âge de 15 ans parce que c'est la fin de l'enseignement
de la grammaire ou du moins ça l'était pour moi. Donc on doit tout
savoir sur le mécanisme de la langue française à cet âge là. Et pour
les petits japonais, on doit connaître les 1500 premiers kanjis usuels. En
pratique plus que cela pour quelqu'un qui lit.
Pascal
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J'ai reçu un commentaire qui va dans le sens contraire, commentaire d'un couple d'amis dont les trois enfants vont au lycée français de Tokyo. Ce couple (franco-japonais) habitait en France jusqu'à il y a peu (2 ou 3 ans), et leurs enfants allaient à l'école publique française.Difficile de s'épanouir.
Leur commentaire était que leurs enfants vivaient très mal leur mixité là-bas, et en avaient ras-le-bol d'être appelés "le chinois" ou "la chinoise" par leurs camarades. D'intégrer le lycée français de Tokyo leur a donné accès à une communauté peuplée de jeunes semblables à eux-mêmes, et tous leurs soucis d'enfants s'en seraient trouvés allégés. Mes amis avaient un à-priori négatif sur l'école japonaise (au sujet de la mixité de leurs enfants), donc il ne l'ont pas tenté. Ils sont finalement enchantés du lycée français de Tokyo, et le qualificatif qu'ils employaient pour leurs enfants était justement "épanouis".
Bon, Pascal comparait l'école japonaise avec le lycée français, tandis que mon témoignage rapporté ci-dessus fait la comparaison école en France / lycée français de Tokyo. Mais je voulais réagir au point sur l'épanouissement, et signaler que j'avais entendu de bons échos à ce sujet.
Euh...quinze amis dans la classe, c'est peu ? Ce sont des classes de combien ? Et que considères-tu être un "ami" ? Parce que là, tu me fais peur 8OTout ceci fait que votre enfant aura au maximum une quinzaine d'amis possibles dans sa classe.
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- Localisation : Kyoto
Bonjour!
Ce que je voulais dire par une quinzaine d'amis possible c'est que
les classes sont mixtes (un certain nombre, disons la moitié de franco-
japonais, et un certain nombre, l'autre moitié, de français). En supposant
des classes de 30 à 40 élèves, ce qui me semble être une moyenne dans
le système français, un élève donné n'aura que la moitié de sa classe en
ami(e)s possibles (rappelons que les franco-japonais se mélangent mal
avec les français).
J'anticipe: quelqu'un va forcément me dire: mon fils est très ami
avec un franco-japonais, mon fils franco-japonais est très ami avec un
français... Ça peut arriver, mais ce n'est pas le cas général, loin de là.
(français en France), j'avais au mieux une dizaine de copains là où il y
avait 500 élèves par année, donc 1500 en tout. Parmi eux, 2 sont restés
assez proches et je les vois à chaque fois que je rentre en France. Ou
presque. On peut dire que ce sont des amis.
Mon fils, dans un collège où il y a 160 élèves par année a 2 ou 3 copains
qui viennent à la maison, c'est tout. Cela signifie que sur 160, il y en a
2 ou 3 de tolérables pour lui. Alors j'imagine que quand on part de 15,
c'est plus difficile de choisir sans compromis.
En ce qui concerne les remarques désobligeantes, mon fils n'en a été
la cible qu'une seule fois en primaire. Et le terme n'était pas franchement
insultant (gaijin). Les instits ont d'ailleurs parfaitement réagi et leur ont fait
immédiatement une leçon sur la discrimination au sens large, qui englobait
les burakumin, etc... ce que j'ai trouvé absolument excellent. À toutes les
classes. Cela prouve qu'il y a une cohésion qui n'existe pas ailleurs.
Ajoutons aussi la disponibilité des enseignants par rapport au système
français et je peux vous affirmer que le système japonais n'est pas un
mauvais choix. Il y a évidemment des points faibles, et on reproche
souvent au système japonais de faire du bourrage de crâne, de faire
des ttêtes bien pleines plutôt que former au jugement. Il est vrai que
la quantité de travail à la maison est importante. Par contre, il me semble
que le niveau de maths (une des rares choses que je puisse juger) est
très élevé, même si c'est enseigné différemment.
Pour les enfants dont vous parlez, s'ils ont commencé leur scolarité
en France, il est évidemment difficile de changer. J'imagine que passer
de CM1 à 5年生 par exemple ne doit pas être facile. Pour eux, si ce n'est
pas l'idéal parce qu'ils auront beaucoup plus de difficultés qu'en France
pour maîtriser le français, c'est en tout cas la solution de moindre mal.
Je parierais gros qu'ils n'ont tout simplement rien fait du tout.
Pascal
Ce que je voulais dire par une quinzaine d'amis possible c'est que
les classes sont mixtes (un certain nombre, disons la moitié de franco-
japonais, et un certain nombre, l'autre moitié, de français). En supposant
des classes de 30 à 40 élèves, ce qui me semble être une moyenne dans
le système français, un élève donné n'aura que la moitié de sa classe en
ami(e)s possibles (rappelons que les franco-japonais se mélangent mal
avec les français).
J'anticipe: quelqu'un va forcément me dire: mon fils est très ami
avec un franco-japonais, mon fils franco-japonais est très ami avec un
français... Ça peut arriver, mais ce n'est pas le cas général, loin de là.
Je comprends mal que le terme "amis" fasse peur. Quand j'étais au lycéeEuh...quinze amis dans la classe, c'est peu ? Ce sont des classes de
combien ? Et que considères-tu être un "ami" ? Parce que là, tu me fais
peur
(français en France), j'avais au mieux une dizaine de copains là où il y
avait 500 élèves par année, donc 1500 en tout. Parmi eux, 2 sont restés
assez proches et je les vois à chaque fois que je rentre en France. Ou
presque. On peut dire que ce sont des amis.
Mon fils, dans un collège où il y a 160 élèves par année a 2 ou 3 copains
qui viennent à la maison, c'est tout. Cela signifie que sur 160, il y en a
2 ou 3 de tolérables pour lui. Alors j'imagine que quand on part de 15,
c'est plus difficile de choisir sans compromis.
En ce qui concerne les remarques désobligeantes, mon fils n'en a été
la cible qu'une seule fois en primaire. Et le terme n'était pas franchement
insultant (gaijin). Les instits ont d'ailleurs parfaitement réagi et leur ont fait
immédiatement une leçon sur la discrimination au sens large, qui englobait
les burakumin, etc... ce que j'ai trouvé absolument excellent. À toutes les
classes. Cela prouve qu'il y a une cohésion qui n'existe pas ailleurs.
Ajoutons aussi la disponibilité des enseignants par rapport au système
français et je peux vous affirmer que le système japonais n'est pas un
mauvais choix. Il y a évidemment des points faibles, et on reproche
souvent au système japonais de faire du bourrage de crâne, de faire
des ttêtes bien pleines plutôt que former au jugement. Il est vrai que
la quantité de travail à la maison est importante. Par contre, il me semble
que le niveau de maths (une des rares choses que je puisse juger) est
très élevé, même si c'est enseigné différemment.
Pour les enfants dont vous parlez, s'ils ont commencé leur scolarité
en France, il est évidemment difficile de changer. J'imagine que passer
de CM1 à 5年生 par exemple ne doit pas être facile. Pour eux, si ce n'est
pas l'idéal parce qu'ils auront beaucoup plus de difficultés qu'en France
pour maîtriser le français, c'est en tout cas la solution de moindre mal.
Je serais curieux de connaître la réaction des instits face à ce problème.Leur commentaire était que leurs enfants vivaient très mal leur mixité
là-bas, et en avaient ras-le-bol d'être appelés "le chinois" ou "la chinoise"
par leurs camarades.
Je parierais gros qu'ils n'ont tout simplement rien fait du tout.
CQFD, ils sont attirés par les autres franco-japonais, pas par les français.D'intégrer le lycée français de Tokyo leur a donné accès à une communauté peuplée de jeunes semblables à eux-mêmes,
Pascal
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Ah d'accord, j'avais donc mal compris. Merci de la précision. Parmi mes amis de lycée et d'avant, je ne fréquente plus personne. De l'université (jusqu'à Master 1), je ne fréquente plus qu'une personne. Les amis de lycée et d'avant, selon mon expérience donc, il me semble difficile de les garder sur le long terme (quoiqu'avec Internet, les choses devraient aller en s'arrangeant), donc j'ai personnellement le sentiment qu'ils ne représentent pas un facteur important dans la vie.
Sur le même principe, pour les franco-français qui ne se mélangent pas avec les franco-japonais, cela me semble (c'est du pur à-priori de ma part) être un moindre mal; c'est dommage, certes, mais au moins ils s'habituent les uns aux autres, et dans le futur il y a fort à parier qu'il n'y aura aucune espèce de discrimination entre eux (le terme est un peu fort pour ce que je veux dire). En bref, sur le long terme, je ne vois pas de problème majeur sur ce point précis ?
Par contre, le fait de cotoyer des enfants français (ou belges, canadiens, etc), des enfants d'expatriés, n'offre-t'il pas une certaine ouverture d'esprit que l'école japonaise est incapable de fournir ? Je trouve que les japonais qui n'ont reçu qu'une éducation japonaise ont les pires difficultés d'adaptation en ce qui concerne tout ce qui est extérieur à leur pays (il y a bien sûr des contre-exemples). Placer son enfant dans une école japonaise ne revient-il pas à le "condamner" à faire sa vie au Japon ? (le terme "condamner" n'est pas à prendre dans le sens de "punition", mais dans le sens où certaines voies se ferment). Et donc, si on désire donner plus de choix à ses enfants, une école internationale semble appropriée (d'ailleurs, des familles nippo-japonaises mettent leurs enfants dans des écoles internationales). Si l'un au moins des parents est français, le lycée français semble alors un choix logique. Non ?
Ensuite, mettre son enfant à l'école japonaise revient à le couper de la culture française. Un enfant au lycée français ne devrait pas avoir de problèmes à parler avec sa grand-mère japonaise chaque semaine (je ne parle pas de grammaire, je parle du fond de références présent dans n'importe quelle discussion). Un enfant à l'école japonaise n'a-t'il pas de mal à converser avec sa grand-mère française quand il la rencontre une fois par an ? En bref, un enfant au lycée français peut assimiler les deux cultures, mais un enfant à l'école japonaise n'est-il pas incapable d'assimiler la culture française ? Un seul parent comme seule attache à une culture entière, cela semble bien peu. Et ça, ça doit bien faire mal à certains parents (et grand-parents) de voir son (petit-)enfant ignorer l'une de ses cultures originelles. Et cela semble aussi dommage pour l'enfant lui-même. Vos expérience et avis sur ces points?
Sur le même principe, pour les franco-français qui ne se mélangent pas avec les franco-japonais, cela me semble (c'est du pur à-priori de ma part) être un moindre mal; c'est dommage, certes, mais au moins ils s'habituent les uns aux autres, et dans le futur il y a fort à parier qu'il n'y aura aucune espèce de discrimination entre eux (le terme est un peu fort pour ce que je veux dire). En bref, sur le long terme, je ne vois pas de problème majeur sur ce point précis ?
Par contre, le fait de cotoyer des enfants français (ou belges, canadiens, etc), des enfants d'expatriés, n'offre-t'il pas une certaine ouverture d'esprit que l'école japonaise est incapable de fournir ? Je trouve que les japonais qui n'ont reçu qu'une éducation japonaise ont les pires difficultés d'adaptation en ce qui concerne tout ce qui est extérieur à leur pays (il y a bien sûr des contre-exemples). Placer son enfant dans une école japonaise ne revient-il pas à le "condamner" à faire sa vie au Japon ? (le terme "condamner" n'est pas à prendre dans le sens de "punition", mais dans le sens où certaines voies se ferment). Et donc, si on désire donner plus de choix à ses enfants, une école internationale semble appropriée (d'ailleurs, des familles nippo-japonaises mettent leurs enfants dans des écoles internationales). Si l'un au moins des parents est français, le lycée français semble alors un choix logique. Non ?
Ensuite, mettre son enfant à l'école japonaise revient à le couper de la culture française. Un enfant au lycée français ne devrait pas avoir de problèmes à parler avec sa grand-mère japonaise chaque semaine (je ne parle pas de grammaire, je parle du fond de références présent dans n'importe quelle discussion). Un enfant à l'école japonaise n'a-t'il pas de mal à converser avec sa grand-mère française quand il la rencontre une fois par an ? En bref, un enfant au lycée français peut assimiler les deux cultures, mais un enfant à l'école japonaise n'est-il pas incapable d'assimiler la culture française ? Un seul parent comme seule attache à une culture entière, cela semble bien peu. Et ça, ça doit bien faire mal à certains parents (et grand-parents) de voir son (petit-)enfant ignorer l'une de ses cultures originelles. Et cela semble aussi dommage pour l'enfant lui-même. Vos expérience et avis sur ces points?
Dernière modification par Cable le 14 avr. 2007, 23:49, modifié 1 fois.
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Non non Pascal je pense que ce que tu dis est tout à fait compréhensible mais même des jeunes français de 15 ans ne connaissent pas forcément les "que vous vinssiez" ou "que vous prissiez"...Mais c'est déjà un autre problème.Pascal a écrit :Bonjour!
J'ai toujours du mal à me faire comprendre sur ce sujet. Bien sûr que
j'en ai déjà vu des dizaines de gosses comme ça moi aussi, qui "parlent
couramment les deux langues", déconnent avec les copains en étant
très à l'aise dans les deux langues. Mais ceci n'a rien à voir avec la
maïtraise de la langue dont je parle. D'ailleurs si la gamine perd son
français à vitesse grand V, c'est bien la preuve que ce n'était qu'un
vernis de langage, que ce n'étaient que quelques centaines de phrases
toutes faites qui donnent quand on les entend une impression de fluidité.
Ce dont je parlais, c'est une maîtrise à 100% de ce qui doit (devrait)
être maîtrisé à un âge donné. Lire du Victor Hugo n'est pas ce qu'il y
a de plus facile à 15 ans parce que les phrases sont construites et
qu'il faut maîtriser cette construction, il faut que les mécanismes de
la phrase ne posent plus aucun problème, il faut être à l'aise avec les
sujets, les verbes, (toutes) les conjugaisons, etc... bref, des concepts
que l'on doit connaître à 15 ans. Quand on voit "que vous vinssiez"
"que vous prissiez", ne pas chercher le verbe vinsser ou prisser, quoi.
Des bilingues qui liraient et comprendraient Victor Hugo ou Alexandre
Dumas Et Yoshikawa Eiji (choisi pour la simplicité du style tout autant
que pour ses connaissances historiques), je n'en ai jamais rencontré.
Pascal
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Bonjour!
Les copains de lycée ne sont pas importants à long terme en règle
générale, mais ils constituent une étape nécessaire pendant le lycée
ou du moins pendant l'école en général.
aux autres, le bi-national a fatalement une ouverture que les autres n'ont
pas. Et puis avant de jouer l'ouverture, il vaut mieux à mon avis miser sur
la stabilité. À l'école française, comme il y a beaucoup d'enfants
d'expatriés, il y a un renouvellement permanent, parfois en cours d'année.
Dans les copains de mon fils, un seul est parti à Tokyo, c'est le seul
mouvement en 6 ans de primaire.
Je ne veux pas dire que chaque mouvement est déstabilisant, mais si
ce n'est pas déstabilisant, il y a au moins une chose de sûre, c'est que ce
n'est pas stabilisant non plus.
Choix logique, oui. Mais qui ne convient pas à chaque enfant. En fait, j'ai
laissé le choix à mon fils. Il a choisi, j'ai dit banco. Et vu les résultats,
je ne regrette absolument pas ce choix. J'ai de plus en plus la conviction
que le système français aurait été une catastrophe pour lui.
assez, pas besoin d'être bilingue pour cela. Et c'est finalement assez rare
qu'ils évoquent ensemble le Discours sur les Arts et les Lettres ou devisent
de musique stockhastique.
Je l'ai poussé à lire un peu au début en même temps qu'il apprenait à
lire en Japonais. C'était une condition pour le laisser faire ce qu'il voulait
(aller à l'école japonaise). Ça a été une catastrophe. Il a tout de même
appris à lire et je lui faisais lire des petits textes tous les soirs. Mais je
n'ai pas tenu le coup devant son peu d'entrain (c'est le moins qu'on
puisse dire). Et puis j'ai monté mon entreprise...
Et voilà que depuis quelques temps, il apprend le français lui-même,
4 ans après avoir complètement arrêté.
Il a acheté les bouquins de NHK, enregistre toutes les émissions et se
les repasse tout seul. À notre grand étonnement, d'ailleurs. Et il projette
d'aller seul en France cet été. On verra.
Je pense qu'il est à l'âge où on a besoin de se différencier. Alors laissons
le se différencier.
finalement que l'ego qui a mal. Faut bien se mettre dans la tête que lui,
ce n'est pas une moitié de moi et une moitié de ma femme, c'est un être
à part entière, autonome, qui a ses idées, pas les mêmes que les
miennes, etc. Un autre avatar du même problème, c'est le fait que pour
l'instant, il ne s'intéresse pas trop à mon travail. J'ai pourtant essayé de
le faire programmer un jeu, mais ça a été comme apprendre à lire,
pénible pour moi et probablement pour lui. Je vais laisser venir. Il
s'intéressera ou ne s'intéressera pas. S'il s'intéresse, je serai bien sûr
content, mais j'ai déjà accepté le fait qu'il y a beaucoup plus de chances
pour qu'il ne s'intéresse pas.
Pascal
Les copains de lycée ne sont pas importants à long terme en règle
générale, mais ils constituent une étape nécessaire pendant le lycée
ou du moins pendant l'école en général.
De mon point de vue, tout en ayant un traitement parfaitement identiquePlacer son enfant dans une école japonaise ne revient-il pas à le
"condamner" à faire sa vie au Japon ? (le terme "condamner" n'est pas à prendre dans le sens de "punition", mais dans le sens où certaines voies se ferment).
aux autres, le bi-national a fatalement une ouverture que les autres n'ont
pas. Et puis avant de jouer l'ouverture, il vaut mieux à mon avis miser sur
la stabilité. À l'école française, comme il y a beaucoup d'enfants
d'expatriés, il y a un renouvellement permanent, parfois en cours d'année.
Dans les copains de mon fils, un seul est parti à Tokyo, c'est le seul
mouvement en 6 ans de primaire.
Je ne veux pas dire que chaque mouvement est déstabilisant, mais si
ce n'est pas déstabilisant, il y a au moins une chose de sûre, c'est que ce
n'est pas stabilisant non plus.
C'est en tout cas le choix auquel pensent tous les couples franco-japonais.Si l'un au moins des parents est français, le lycée français semble alors
un choix logique. Non ?
Choix logique, oui. Mais qui ne convient pas à chaque enfant. En fait, j'ai
laissé le choix à mon fils. Il a choisi, j'ai dit banco. Et vu les résultats,
je ne regrette absolument pas ce choix. J'ai de plus en plus la conviction
que le système français aurait été une catastrophe pour lui.
Mais quand il s'agit de parler à sa grand'mère, il y a toujours largementEnsuite, mettre son enfant à l'école japonaise revient à le couper de la
culture française. Un enfant au lycée français ne devrait pas avoir de
problèmes à parler avec sa grand-mère japonaise chaque semaine (je
ne parle pas de grammaire, je parle du fond de références présent dans
n'importe quelle discussion).
assez, pas besoin d'être bilingue pour cela. Et c'est finalement assez rare
qu'ils évoquent ensemble le Discours sur les Arts et les Lettres ou devisent
de musique stockhastique.
Là, je n'ai pas de chiffres, mais une seule expérience, celle de mon fils.En bref, un enfant au lycée français peut assimiler les deux cultures,
mais un enfant à l'école japonaise n'est-il pas incapable d'assimiler la
culture française ?
Je l'ai poussé à lire un peu au début en même temps qu'il apprenait à
lire en Japonais. C'était une condition pour le laisser faire ce qu'il voulait
(aller à l'école japonaise). Ça a été une catastrophe. Il a tout de même
appris à lire et je lui faisais lire des petits textes tous les soirs. Mais je
n'ai pas tenu le coup devant son peu d'entrain (c'est le moins qu'on
puisse dire). Et puis j'ai monté mon entreprise...
Et voilà que depuis quelques temps, il apprend le français lui-même,
4 ans après avoir complètement arrêté.
Il a acheté les bouquins de NHK, enregistre toutes les émissions et se
les repasse tout seul. À notre grand étonnement, d'ailleurs. Et il projette
d'aller seul en France cet été. On verra.
Je pense qu'il est à l'âge où on a besoin de se différencier. Alors laissons
le se différencier.
Oui, je suis passé par là. Ça fait mal mais en réfléchissant bien, ce n'estEt ça, ça doit bien faire mal à certains parents
finalement que l'ego qui a mal. Faut bien se mettre dans la tête que lui,
ce n'est pas une moitié de moi et une moitié de ma femme, c'est un être
à part entière, autonome, qui a ses idées, pas les mêmes que les
miennes, etc. Un autre avatar du même problème, c'est le fait que pour
l'instant, il ne s'intéresse pas trop à mon travail. J'ai pourtant essayé de
le faire programmer un jeu, mais ça a été comme apprendre à lire,
pénible pour moi et probablement pour lui. Je vais laisser venir. Il
s'intéressera ou ne s'intéressera pas. S'il s'intéresse, je serai bien sûr
content, mais j'ai déjà accepté le fait qu'il y a beaucoup plus de chances
pour qu'il ne s'intéresse pas.
Pascal
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- vétéran
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- Localisation : Kyoto
Bonsoir (Re!)
Je ne nie pas le fait que certains français ne maîtrisent pas le français.
Et a frotiori ça apporte de l'eau à mon moulin. Si même de jeunes
français ne maîtrisent pas leur propre langue, il est à mon avis illusoire
d'exiger d'un bi-national de maîtriser les deux.
Pascal
PS: J'eusse été heureuse que vous vinssiez et que vous me prissiez
en levrette....
Les gamins de 15 ans qui ne comprennent pas ça perdent quelque chose.
Effectivement, c'est un autre problème.Non non Pascal je pense que ce que tu dis est tout à fait compréhensible mais même des jeunes français de 15 ans ne connaissent pas forcément les "que vous vinssiez" ou "que vous prissiez"...Mais c'est déjà un autre problème.
Je ne nie pas le fait que certains français ne maîtrisent pas le français.
Et a frotiori ça apporte de l'eau à mon moulin. Si même de jeunes
français ne maîtrisent pas leur propre langue, il est à mon avis illusoire
d'exiger d'un bi-national de maîtriser les deux.
Pascal
PS: J'eusse été heureuse que vous vinssiez et que vous me prissiez
en levrette....
Les gamins de 15 ans qui ne comprennent pas ça perdent quelque chose.
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- expert Japon
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Le problème évoqué par Pascal est celui de la pression que peuvent exercer certains parents sur leur enfant au nom de tel ou tel système de valeur et du mal-être qui pourra en résulter chez l'enfant. Il peut surgir dans les deux environnements (japonais et international) comme il peut aussi survenir pour un enfant que l'on "force" à étudier le piano, par exemple.
Donc, ce qu'on propose à l'enfant sera-t-il adapté au cas particulier que représente chaque enfant? N'exercera-t-on pas une pression trop forte?
L'enfant sera-t-il heureux? Car c'est aussi et surtout de cela qu'il s'agit!
Personne n'a de réponse toute faite parce que personne n'est devin!
Mais ce sujet de discusssion a au moins le mérite de nous faire réfléchir à ce problème particulier qui se pose à tout couple mixte.
Donc, ce qu'on propose à l'enfant sera-t-il adapté au cas particulier que représente chaque enfant? N'exercera-t-on pas une pression trop forte?
L'enfant sera-t-il heureux? Car c'est aussi et surtout de cela qu'il s'agit!
Personne n'a de réponse toute faite parce que personne n'est devin!
Mais ce sujet de discusssion a au moins le mérite de nous faire réfléchir à ce problème particulier qui se pose à tout couple mixte.
Pascal a écrit :... En fait, j'ai laissé le choix à mon fils. Il a choisi, j'ai dit banco. Et vu les résultats, je ne regrette absolument pas ce choix. J'ai de plus en plus la conviction que le système français aurait été une catastrophe pour lui...
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- vétéran
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je risque de déborder du sujet sur le lycée français mais cette pression est réellemement surprenante. Peutêtre celà concerne t-il plus les familles très aisées. Il y a parfois des parents qui se mettent en tête de mettre leurs enfants en bas âge dqns une école d'anglais par exemple avec comme projet de les inscrire plus tard dans un lycée en Angleterre ou aux Etats-Unis. Je ne sais pas si le cas est répandu et je n'ai aucune statistique sous les yeux mais je sais que ça peut provoquer des dégâts assez perceptibles chez l'enfant. Par exemple il finit par adopter son pays d'accueil et reconnait à peine sa famille quand il reveient pour les vacances, la famille qui l'a obligé à poursuivre ses études à l'étranger juste pour se délecter de voir inscrit le nom d'une école prestigieuse sur le CV du fils. Je pense que le cas est rare, ne serait-ce que parce que ça nécessite un financement que tout foyer ne peut se permettre.bcg a écrit :Le problème évoqué par Pascal est celui de la pression que peuvent exercer certains parents sur leur enfant au nom de tel ou tel système de valeur et du mal-être qui pourra en résulter chez l'enfant. Il peut surgir dans les deux environnements (japonais et international) comme il peut aussi survenir pour un enfant que l'on "force" à étudier le piano, par exemple.
]
Mais cette idée de faire de ses enfants des gagnants est assez présente il me semble.
Je pense aussi que quand les enfants naissent au Japon, quoi de plus naturel que de les inscrire dans une école japonaise...A moins d'être sur de rentrer tôt ou tard.
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- japonophile
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Re: Lycée français
Bonjour a tous,
Suite a l'article mis en ligne par bcg le 9 octobre dernier (toujours accessible sur la page d'accueil de ce forum), et etant concerne par le sujet, je suis alle hier, samedi, voir le site, et chronometrer le temps de trajet depuis chez moi. 48 minutes
. C'est long, mais pas impossible. Pour donner une idee pour ceux qui seraient interesses par le sujet, j'ai regarde sur Internet. En temps de trajet, il faut 19 minutes a partir de la gare de Iidabashi et 35 minutes de Hiroo. A partir de Shibuya, il faut 20 minutes (arrivee a la gare de Itabashi, et non celle de Shin-Itabashi, donc il faut marcher un peu) et 28 minutes a partir de Meguro. Dans mon cas, les 48 minutes comprennent 29 minutes de train.
Je continue ma reflexion sur l'ecole japonaise, l'ecole francaise et les ecoles internationales.
Bref, je suis alle en metro voir ce site choisi par nos chers cranes d'oeufs....heu... je veux dire nos chers fonctionnaires de l'administration publique. Remarquez bien que je ne conteste pas leur choix, mais tout cela ayant ete tellement tenu completement secret depuis plusieurs annees, que je me demande qui a pris la decision de ce site , sur quels criteres? Mystere complet.
Mais revenons a nos moutons. Tout d'abord, les points positifs
:
Le quartier ou se trouve le site du futur lycee est tres calme. Il se situe dans un quartier residentiel.
L'ecole se trouve a moins de 5 minutes a pied de la gare
Voila tout pour les points positifs.
Les points negatifs a present (cela n'engage que moi, et j'invite chaque lecteur a se faire sa propre opinion)
La gare de Shin-Itabashi est la gare la plus sale que je n'ai jamais vu. Il n'y a bien sur aucun papier par terre, mais ca fait des annees que le sol et les murs n'ont pas vu de serpillere. Les sols et les murs sont vraiment noirs et en tres mauvais etat.
Cette gare n'a ni escaliers mecaniques, ni ascenseurs! (en tout cas, pas du cote de la sortie du lycee, mais peut etre y'en a t'il de l'autre cote de la gare, mais vu la vetuste de cette gare, cela m'etonnerait). Comment feront les parents avec poussettes et les enfants ou parents handicapes? Je sait que cela ne releve pas du lycee, mais quand meme, cela doit, a mon sens, rentrer en ligne de compte. Si aucun amenagement de la gare n'est fait, les enfants handicapes seront de facto exclus. J'espere me tromper et qu'il y a effectivement un ascenseur cache dans un coin.
Une fois sorti de la gare, il y a une superbe vue sur une autoroute. Mais le plus regrettable est que la sortie de la gare se trouve juste au bord d'une deux fois trois voies tres frequentee (traffic routier tres dense). Au niveau securite pour les enfants, on ne peux pas faire pire.
Apres l'autoroute et la 2x3 voies, les enfants vont devoir passer sur un pont enjambant une voie ferree. Pas terrible comme vision des le matin...
Le site se trouve au bout d'une petite rue. Il a l'air grand, mais completement a l'abandon a en voir les herbes folles, les tags et la vetuste des batiments. Je ne suis pas un specialiste en batiment, mais ceux-ci m'ont paru completement pourris. Je suis surtout inquiet pour les normes anti-sysmiques. Un batiment, et surtout lorsqu'il s'agit d'une ecole, doit etre reconstruit entierement pour etre mis aux normes. Un peu de platre et une couche de peinture ne suffiront pas.
Venons en au quartier: celui-ci est tres calme. Mais c'est une banlieue triste comme il en existe beaucoup. Il n'y a rien (meme pas un convinience store entre la gare et l'ecole, c'est tout dire). Ce n'est pas vraiment le genre de quartier ou je voudrais vivre. Les maisons et les immeubles d'habitation autour semblent assez vieux et en mauvais etat.
Bref, en conclusion, pas vraiment impressionne. Plutot decu meme.
Meme si 48 minutes de porte a porte c'est encore gerable, je me pose encore beaucoup de questions quant a l'education a donner a mes enfants.
Vos commetaires et experiences sur l'education des enfants de couples franco-japonais au Japon sont les bienvenus! Vos commentaires sur l'emplacement de cette ecole sont egalement les bienvenus!
Suite a l'article mis en ligne par bcg le 9 octobre dernier (toujours accessible sur la page d'accueil de ce forum), et etant concerne par le sujet, je suis alle hier, samedi, voir le site, et chronometrer le temps de trajet depuis chez moi. 48 minutes

Je continue ma reflexion sur l'ecole japonaise, l'ecole francaise et les ecoles internationales.
Bref, je suis alle en metro voir ce site choisi par nos chers cranes d'oeufs....heu... je veux dire nos chers fonctionnaires de l'administration publique. Remarquez bien que je ne conteste pas leur choix, mais tout cela ayant ete tellement tenu completement secret depuis plusieurs annees, que je me demande qui a pris la decision de ce site , sur quels criteres? Mystere complet.
Mais revenons a nos moutons. Tout d'abord, les points positifs



Voila tout pour les points positifs.
Les points negatifs a present (cela n'engage que moi, et j'invite chaque lecteur a se faire sa propre opinion)







Meme si 48 minutes de porte a porte c'est encore gerable, je me pose encore beaucoup de questions quant a l'education a donner a mes enfants.
Vos commetaires et experiences sur l'education des enfants de couples franco-japonais au Japon sont les bienvenus! Vos commentaires sur l'emplacement de cette ecole sont egalement les bienvenus!
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- bienvenu(e)
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- Localisation : tokyo
Re: Lycée français
L'éducation de vos enfants passe d'abord par leurs visions du matin, et leurs impressions d'un quartier dans lequel ils ne devront pas vivre et non par la qualité de l'école en elle même, de son enseignement ?
Votre allusion aux "crânes d'oeufs" est insultante et je suis sûr que tous ceux qui ont investi de leur temps pour trouver une solution à ce problème de relocalisation apprécieront.
Quant à la résolution du mystère, elle aurait pu commencer par une prise de contact avec les associations AF FCPE et APE (mais aussi en tant que parent auprès de l'administration du lycée). C'est si difficile de se rapprocher de vos représentants ?
Votre vision est globalement négative et trop subjective.
Pour avoir une belle école dans un beau quartier, il aurait fallu y mettre le prix.
Vous étiez prêt à mettre beaucoup plus dans les écolages certainement ? mais chacun n'a pas votre aise.
Vous auriez pu trouver meilleur emplacement ? il aurait fallu vous manifester bien avant (et le lancement de ce projet ne date pas d'hier)
Votre allusion aux "crânes d'oeufs" est insultante et je suis sûr que tous ceux qui ont investi de leur temps pour trouver une solution à ce problème de relocalisation apprécieront.
Quant à la résolution du mystère, elle aurait pu commencer par une prise de contact avec les associations AF FCPE et APE (mais aussi en tant que parent auprès de l'administration du lycée). C'est si difficile de se rapprocher de vos représentants ?
Votre vision est globalement négative et trop subjective.
Pour avoir une belle école dans un beau quartier, il aurait fallu y mettre le prix.
Vous étiez prêt à mettre beaucoup plus dans les écolages certainement ? mais chacun n'a pas votre aise.
Vous auriez pu trouver meilleur emplacement ? il aurait fallu vous manifester bien avant (et le lancement de ce projet ne date pas d'hier)
Dernière modification par capray le 14 oct. 2008, 18:08, modifié 1 fois.
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- expert Japon
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- Localisation : Tokyo
Re: Lycée français
Bonsoir,
J'ai bien l'impression que c'est aussi le manque global d'informations qui est à l'origine des inquiétudes. Qui fait quoi?
Si quelqu'un a des informations fiables, pourrait-il avoir l'amabilité de les poster?
Les associations auraient-elles le monopole des informations?
Quant aux "crânes d'oeuf", je trouve cela plutôt amusant, en tout cas pas insultant.
Site des associations
http://www.familles-lycee-tokyo.com/
http://www.ape-japon.net/
Pour répondre à LupinIII, je suppose que des travaux importants vont être engagés pour mettre cette école aux normes, notamment parasismiques.
J'ai bien l'impression que c'est aussi le manque global d'informations qui est à l'origine des inquiétudes. Qui fait quoi?
Si quelqu'un a des informations fiables, pourrait-il avoir l'amabilité de les poster?
Les associations auraient-elles le monopole des informations?
Quant aux "crânes d'oeuf", je trouve cela plutôt amusant, en tout cas pas insultant.

Site des associations
http://www.familles-lycee-tokyo.com/
http://www.ape-japon.net/
Pour répondre à LupinIII, je suppose que des travaux importants vont être engagés pour mettre cette école aux normes, notamment parasismiques.
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- japonophile
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Re: Lycée français
Bonsoir,
J'ai pose la question concernant le nouveau lycee a bon nombre de francais. Meme les parents ayant des enfants scolarises dans le lycee actuel m'ont tous repondu n'avoir aucune information.
J'ai pose la question a une personne s'occupant du lycee. La reponse a ete: c'est confidentiel. Bref, vraiment tres difficile d'avoir des informations dans ces conditions.
J'ai pose la question concernant le nouveau lycee a bon nombre de francais. Meme les parents ayant des enfants scolarises dans le lycee actuel m'ont tous repondu n'avoir aucune information.
J'ai pose la question a une personne s'occupant du lycee. La reponse a ete: c'est confidentiel. Bref, vraiment tres difficile d'avoir des informations dans ces conditions.